samedi 28 mars 2020

J12 BIS - J'aimerais revoir Françoise.

Elle s'appelle Françoise.
Une Françoise est forcément magnifique, n'est-ce pas ?  Françoise Dorléac. Françoise Hardy. Françoise Fabian. Françoise Sagan (euh non...)
Françoise... Françoise...
Quel doux prénom !

- C'est la providence qui nous a fait nous rencontrer, m'assura-t-elle, radieuse. Ce n'est pas le hasard, c'est la providence.
- Je me souviendrai de vous toute ma vie, vous êtes un modèle pour moi, répondis-je connement mais très sincèrement à mon aînée.

Comment pourrait-on oublier Françoise ? Celle qui confie dignement pleurer des nuits entières ses drames et enchante nos jours par sa lumière et ses facéties ? Celle qui a enterré son fils mais le fait vivre dans ses paroles et ses anecdotes, sans jamais mettre mal à l'aise quiconque.
Françoise, après un veuvage à trente ans, sait que les gens, même les proches, ont peur du malheur et qu'on ne peut pas leur en vouloir de chercher à mettre à distance la violence de la perte d'un enfant.
Alors elle compose, avec ses souvenirs et sa peine, avec ce que les humains peuvent entendre, comprendre et accepter.
Et puis, elle dit qu'il y a aussi une joie immense malgré la douleur incommensurable, une douleur si fraîche pourtant. Un an et des angelots qu'elle a perdu son fils unique.

- J'ai tellement de chance d'avoir connu Arnaud. Je suis reconnaissante d'un tel cadeau de la vie.
Il n'y a ni déni ni aigreur chez Françoise. Et nous aussi aurions aimé connaître Arnaud.

Françoise n'est pas une Sainte. Elle est plus que cela. C'est une femme délicieuse, avec de charmants petits défauts.
Lorsque je pense à elle, je suis émue et j'ai les larmes aux yeux. Je ne suis pas triste. C'est autre chose, un sentiment que j'aimerais éprouver davantage, l'admiration.
J'aimerais revoir Françoise (à défaut entendre sa voix pétillante). Le monde est plus beau quand elle apparaît et les oiseaux chantent plus haut, il me semble.
Elle me manque.
Seulement ma mémoire a effacé son nom de famille pour n'en garder qu'un prénom, une sensation de chaleur et je n'ai malheureusement pas pris son numéro de téléphone en quittant le travail...

J12 - Séance de sport collective - Partie 3

Danse Pole, Kermit, Drôle, Peluche, Des Animaux, Jouets
Figure dite "Sanlédan" - Niveau avancé.

Résumé du dernier épisode :
Dans la pièce trois-en-un de la famille P., salon-cuisine-salle à manger, la battle olympique organisée autour d'un jeu de l'oie a démarré.
Le père, après avoir digéré tout Boulkakov, Soljénitsyne, Dostoïevski et Emmanuel Todd (cherchez l'intrus), en faisant le cochon pendu, consent à montrer à la benjamine alias la Fayote - qui vient de lancer un trois (ou un "crois") - comment elle doit réaliser "Une planche" ; ce qu'elle fait avec brio, un mec vachement bien.
Les garçons rivalisent de muscles pour affirmer chacun leur supériorité, ces Pierrafeu de l'an 2020.
Quant à la mère, philosophe en herbe et en orchidées, elle médite sur ses cuisses en gelée : "La nature reprend vite (trop trop vite) ses droits".
Chut ! Ça va être à elle. Laissons-la se démerder.

***

- "La chaise !"
- C'est pas "La chaise", chérie, t'as tiré un deux.
- Moi je vois "La chaise". 
- Y a une chaise mais c'est pour faire "Des dips".
- Ce sera "La chaise". C'est qui la Cheffe, Davina ? T'as fini ton Chalamov ? Non ? Alors boîte à Camembert !
L'homme se met à grignoter les coins de Récits de la Kolyma.
- Te fâche pas, mon amour... Je recommencerai plus. Je range mon fouet. On mange quoi ce soir ?

***

Nous préférons interrompre notre programme.
Effectivement, il nous est d'avis que ce témoignage par en couilles pour parler poliment. L'auteure de ce blog, en plein délire confinesque, oriente le récit de manière à se donner une personnalité qu'elle n'a pas, mentant de façon éhontée à un lectorat de moins en moins nombreux. Mais qui voudrait suivre les aventures d'une mégalo qui en fait chiale sa race le soir dans son pieu, hein, qui ??? Dites-le-nous, qui ??? En revanche, c'est vrai qu'elle cuisine pas, ça, on peut pas le nier. Et qu'elle a un problème avec ses cuisses. Parce que ses cuisses, elles ont la forme naturelle d'un entonnoir. C'est pas de bol. Mais c'est pas sur les cuisses qu'il le faudrait l'entonnoir. C'est à l'envers, sur la tête, oui ! Quand la quincaillerie rouvrira ses portes, on lui en offrira un beau, rose flamand, avec des pattes et un bec. Non les amis, on l'aura déplumé avant. Les entonnoirs à plumes, ça se fait plus depuis quatre ans. Faudrait voir à suivre, hein ! On n'est pas aidés nous non plus avec vous...

Bon, on va quand même vous résumer la fin de la séance sportive, étant donné que l'auteure s'est cassé(e ?) (Faut un "e" ou pas, dites ?) laver sa zézette balafrée dans la salle de bains (c'est mieux que dans l'évier de la kitchenette). A ce propos, on souhaiterait lui conseiller de défricher et d'y aller franco, de se raser les jambes et de changer de pull.
Les P. se la sont joué (s ?) (Et là, faut un "s" ? Attention, il s'agit d'un verbe pronominal. Attention !) Ecole des fans : "Tout le monde a gagné !" Sauf la mère. Qui abandonna en cours de route. "Ça, je peux pas le faire à cause de mon dos !" "Ça non plus !" "Ben ça encore moins..." Si bien que la mother s'est rendu (là, faut pas de "e", notez.) compte qu'après cinq minutes de sport il fallait s'hydrater, qu'il était déjà 18 h et alla se servir un godet de pif, délicieux, un blanc pas trop sec, pas trop moelleux non plus, légèrement fruité. Pis elle sortit (*) les chips.


(*) "Sorta" d'après l'Ado.