samedi 9 mai 2020

J54 - Joie

Chien, Formation, La Joie, Fun, École De Chien
Et hop !

Je n'ai jamais vécu un 8 mai si animé et enthousiasmant.
J'adore ma ville et la voir morte me fendait le cœur. Tout s'était figé comme si la cité avait été éteinte par un souffle maléfique : les affiches cinématographiques, les sucettes publicitaires, les vitrines...

Quand tu habites dans une municipalité à échelle humaine et dans une rue piétonne marchande, tu connais tous les commerçants. (Ou l'inverse. C'est dingue comme ils nous observent !)
Ce ne sont pas des vendeurs anonymes de biens de consommation pour toi. Ce sont des gens qui ont investi leur propre argent, qui ne se sont pas rémunérés durant des années parfois, qui soignent leur clientèle et que tu salues plusieurs fois par jour.

(*)Jen la coiffeuse nettoyait son salon, les parent syriens de George préparaient leur snack de spécialités libanaises (sic) à emporter, un autre lavait la devanture de Natacha, la Russe qui tient un dépôt-vente de luxe, de nouvelles robes trônaient (et draguent déjà mon livret A) dans les magasins indépendants.

J'avais tellement envie de les embrasser (sans la langue bien sûr. Respect des gestes barrière.). J'étais si heureuse pour eux ! (Est-ce que j'ai le droit d'être neuneu pour une fois, merde ?!)

Et puis... et puis... nous allons retrouver notre grande fille ! Comme je souhaite la serrer dans mes bras et lui susurrer que je l'aime.
L'échéance approche, mon cœur s'emballe. Je suis si impatiente, excitée comme une vieille pucelle à son premier rencard amoureux !

Nous allons également pouvoir retourner dans notre petite résidence secondaire avec son jardinet (que je n'assume pas du tout, le fait de posséder un deuxième logement ne figurant absolument pas dans mon héritage social).
A 40 kilomètres de mon appart'. Je sais, c'est original...
Pourquoi je ne suis pas partie là-bas pour le confinement ?
Parce que je voulais vivre la life d'un habitant de Villeneuve-la-Garenne.
Ben y a pas Internet, banane flambée, y a que des toilettes sèches !
Pas un jour je ne me suis demandé si on n'aurait pas été mieux en pleine campagne où on aurait joui de bains de soleil et d'une plus grande liberté...
Mais je ne regrette rien (non, rien de rien). C'était ainsi. Le choix était cornélien de toute façon. Et les miens seront toujours les miens n'importe où, n'est-ce pas ?

J'étais si jouasse que cette belle journée a fini dans une orgie de maquillage.
Ce qui a fait dire à l'un de mes garçons :
- T'es moche comme ça !
Et à l'autre : 
- C'est chelou tes yeux, maman !

Des fois, tu préférerais que les tiens soient les tiens nulle part en fait...