J24 - Héroïque

"Hou hou les enfants ! Qu'est-ce qu'il fait votre père ?"

On a beau essayer de s'évader grâce à arte.tv et "Dans le sillage d'Ulysse" relatif à Un été avec Mémère de Sylvain Tesson de Boutanche, inspiré de Liliane et l'Odyssée - entrecoupé d'élégantissimes "C'est qui qu'a pété ?!" de la princesse A. - ou Sur les chemins de Saint-Jacques (après le confinement, je m'y mets. J'ai besoin de spiritualité et surtout de dénuement. Je remplace juste les gîtes où ça pue les pieds par des Relais & Châteaux où le Champ' coule à flots. Puis je passerai le cap de me tatouer la fesse avec un titre de San-Antonio, mon Maître. J'hésite encore entre le Mata Harien "J'ai bien l'honneur de vous buter" et le Vénitien "Remets ton slip gondolier". Véridique. En attendant j'ai trouvé mon objectif Covid et j'ai lancé une grande offensive "opération corps de rêve". Certains ont l'objectif  de "sauver des vies". Ils font pas grand chose pour leur propre chair ces gens-là... et après ils vont se plaindre d'être crevés ou de tomber malades !), ahem je disais, on a beau essayer de s'évader, on est à fleur de peau dans la baraque.

On a tous pris la mouche exagérément, versé des larmes en se jetant sur un matelas à ressorts (j'dis que des conneries, j'ai un futon. Un vrai, à la japonaise. Pas le canapé pliable Ingvar Kamprad Elmtaryd Agunnaryd).

Tous sauf un. Irréductible.
Il est né à Sparte et il a des origines Vikings. M. le Mari.

Moi, dans mon enfance, c'était plutôt ambiance cinéma italien des années 60.
J'en ai modestement gardé une ressemblance certaine avec Monica Bellucci. Mais j'ai l'impression que personne ne s'en rend compte !

Qu'est-ce qui nous différencie, franchement ?! Elle a quoi...  les cheveux plus épais et plus noirs, les yeux moins bleus et moins asymétriques, les joues moins creusées, le nez moins bossu, moins long et épaté, la bouche plus charnue, c'est tout. En y réfléchissant bien... elle serait même objectivement plus moche que moi. (Et plus vioque !)

Donc L'Homme, avec un grand H, Assure avec un grand A. Il se dresse tel un guerrier domestique et taiseux, veille sur les siens, raide droit, imperturbable, robuste, et majestueux...

Rien ne l'ébranle : ni le télétravail à quatre heures du matin pour être dispo et étendre la lessive à sept tout en cuisinant une blanquette des familles ou un homard Thermidor,  ni les courses sans masque, ni les mioches qui le confondent avec Shiva, ni les violents pincements nasaux que je lui prodigue quand il ronfle (ce qui prouve qu'il n'est pas un robot, simplement un mec parfait, les ronflements c'est pas de sa faute), ni les punaises que je dépose au pied du lit, côté où il dort (La perfection des autres, ça me rend mauvaise. A six piges, j'ai voulu être Goldorak. Et puis je me suis retrouvée gogole en anorak.)

Ça fait quoi d'être un héros ?

(Peut-on l'applaudir tous les soirs à 20 h 00 ?)