lundi 23 mars 2020

J7 BIS - Point confinement

Zèbre, La Faune, Afrique, Des Animaux, Debout, Rayé
Dernier poutou en entreprise à cette conne de Josiane du service juridique.

D'abord j'ai eu les boules le jeudi quand j'ai appris qu'au boulot on ne pouvait plus embrasser les collègues. Je mettais même pas la langue, oh !
Plus le droit de toucher, plus le droit de tousser. Plus le droit de se tromper de tasse de café. (Et merde, c'était le chocolat corsé de S...)
Ça sentait un peu le pâté cette histoire.

Puis le lundi, j'ai été priée de m'en retourner chez moi.
Nooooon, pas chez moi, pitié ! Je me ferai toute petite, on me verra pas. Vous pouvez pas me faire ça, merde ! Tout sauf ça !
Je travaillerai comme caissière, comme éboueuse, comme aide-soignante. On ouvrira une antenne Covid-19 dans le centre de formation, je ferai du bouche-à-bouche aux plus beaux contaminés (ah bon, c'est pas ça qu'il faut faire ?), je ferai le ménage avec un préservatif à chaque doigt, j'établirai les factures Excel pour les frais d'intubation. Je suis agile et polyvalente, vous savez.
Refus catégorique. Les employeurs, c'est plus ce que c'était.

Ma première inquiétude avait été le samedi soir précédent de ne plus pouvoir faire de sport en salle jusqu'au 15 avril (date provisoire).
On sous-estime trop les effets pervers d'une bonne hygiène de vie.
Là, c'était : JE VAIS ETRE ENFERMÉE. JE VAIS ETRE ENFERMÉE. JE VAIS ETRE ENFERMÉE. JE VAIS ETRE ENFERMÉE. JE VAIS ETRE ENFERMÉE. JE VAIS ETRE ENFERMÉE. JE VAIS ETRE ENFERMÉE. JE VAIS ETRE ENFERMÉE. JE VAIS ETRE ENFERMÉE. JE VAIS ETRE ENFERMÉE. JE VAIS ETRE ENFERMÉE. JE VAIS ETRE ENFERMÉE. JE VAIS ETRE ENFERMÉE. JE VAIS ETRE ENFERMÉE. JE VAIS ETRE ENFERMÉE. JE VAIS ETRE ENFERMÉE. JE VAIS ETRE ENFERMÉE. JE VAIS ETRE ENFERMÉE. JE VAIS ETRE ENFERMÉE. JE VAIS ETRE ENFERMÉE. JE VAIS ETRE ENFERMÉE. JE VAIS ETRE ENFERMÉE. JE VAIS ETRE ENFERMÉE. JE VAIS ETRE ENFERMÉE. JE VAIS ETRE ENFERMÉE. JE VAIS ETRE ENFERMÉE. JE VAIS ETRE ENFERMÉE. 
Je le vivais légèrement mal. Dans deux jours un quart, j'étais réincarnée en Camille Claudel.

Je me disais : pour toi, être limitée dans ta liberté de mouvements ça va être dur. Très dur. Pourtant ce n'était pas une situation que j'allais expérimenter : des grossesses alitées m'avaient forgé le caractère, des cruralgies et lumbagos aussi.
Mais je n'attendais pas de bébé rose et, croisons les épées, j'étais bien portante...
"La privation par prévention, c'est chelou." (Claire-Océane, 13 ans, du collège M. Pokora)

Boudu con, ce qui me manque le plus est précisément ce que l'on me demande de cesser, à savoir les interactions sociales, être amputée des autres.
Le coup de fil d'une amie hier m'a envoyé un shoot de bonheur équivalent au gain de la cagnotte à l'EuroMillions. J'ai hâte de refaire un jour la bise à ma belle-mère.
La privation, ça devient carrément trop chelou.

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