mardi 16 février 2021

Personne ne me dit jamais que j'ai un joli bonnet ou de beaux gants. (Je peux faire encore plus long comme titre si je veux.)

 

Alors, toi, si c'est pour ne pas mettre ton masque et te retrouver avec un bronzage de merde, franchement...

Coucou chaton,


Je note que vous avez été deux à visiter mon blog le jour de la Saint-Valentin. Comme si j'allais écrire un truc sur l'amour le vrai alors que l'Homme ne pouvait même pas m'inviter en soirée échangiste...

Mais il y a plus sérieux (ou moins cucul) - attention, dans exactement six minutes, un cri rageux va surgir du quatrième étage. Oui, c'est mon fils. Comme tous les soirs, il va ouvrir la fenêtre à 18 h 00 et hurler "COUVRE-FEU !!!" à t'en faire péter les dents de sagesse sous les gencives et éclater le string sous le slim - j'ai réalisé jeudi dernier que je n'étais pas invisible. Mes traits n'ont pas été dissouts par le port du masque (obligatoire dans tout bled de plus de 2000 habitants dans mon département rural).

Je marchais, aussi rebelle qu'une squatteuse de maison à vioque et décidai d'ôter mon masque. Parce que putain, il faisait beau et je sais pas toi mais la vitamine D, j'étais en manque. De sentir le souffle du vent sur ma peau, les rayons lumineux qui creusent mes rides et brûlent mes yeux ou mon pif proéminent tout ça, il fallait là. Et puis j'allais sympathiser avec les flics qui ne le portent pas non plus leur masque catégorie 1 (celui mordant le méchant virus aux mollets) lorsqu'ils font du sport sur les berges. Et on est bien d'accord que la flânerie sur les berges, c'est une forme de sport, hein ?! Une sorte de slow footing.

De toute façon, si je me faisais arrêter, je ferais semblant de fumer...

Bref, a contrario de mes congénères qui cherchaient à protéger leur menton (ou à masquer leur acné hormonal ?), j'ai porté mon bout de tissu au bras, genre brassard de milice. Je savourai, nez retroussé aux poils libérés, la chaleur de l'astre sur mes joues. Je t'ai déjà dit que je suis poète à mes heures ?

Puis à un moment il y a eu sur la chaussée une camionnette de la mairie (je voudrais pas dénoncer mais aucun employé ne portait son @**### de masque sur la face), toutes portes ouvertes. On ne pouvait plus circuler bordel !!! Une des femmes présentes a alors crié à Roger (ou Momo) :
"Eh Roger (ou Momo), pousse-toi, laisse passer la dame !"
Roger (ou Momo), il a répondu :
"Oh ben avec un sourire comme ça dis donc, je vois pas pourquoi je me pousserais pas !"

J'avais oublié que je n'avais pas disparu, que je pouvais encore exister physiquement dans les yeux d'un(e) autre... Que j'avais une bouche, des lèvres, des dents qui servent aussi à donner gratuitement à n'importe qui une petite joie fugace. (Je sens que cette dernière phrase est un poil - de teucha - ambivalente hélas.)
Que j'avais un visage, un tout, et que mon visage, c'est moi.

Allez garçon, prépare-moi un bock pour fêter dans six mois le retour de mon identité !